Résumés

Les clés de la mémoire
LUNDI 14 MARS, 19h00

  

Mémoire synaptique
Les multiples expressions de la mémoire et leurs relations avec l’identité
La mémoire est l’essence même des individus. C’est l’accumulation des expériences, des souvenirs et des mémoires accumulées dans notre cerveau qui forgent notre personnalité et déterminent nos comportements futurs. Les travaux en neurobiologie de ces 40 dernières années ont démontré que ces mémoires sont stockées, au moins en partie, dans les mille milliards de contacts synaptiques entre neurones que contient le cerveau humain. C’est dans ces espaces microscopiques, de l’ordre du millième de millimètre, que nos expériences modulent le cocktail de neurotransmetteurs qui décidera de la nature du message à transmettre entre neurones. Comme nous le verrons, ce type de mémoire a des propriétés fondamentalement différentes de celles des mémoires d’ordinateur, propriétés dont tire parti les dernières techniques d’intelligence artificielle.
La mémoire s’exprime sous différentes formes (mémoire des épisodes personnellement vécus, connaissances générales sur le monde, mémoire des visages, acquisition d’habiletés, etc.). Cela a conduit à considérer l’existence de différents systèmes de mémoire (mémoire de travail, mémoire épisodique, mémoire sémantique, mémoire perceptive, mémoire procédurale). Cependant, cette conception des systèmes de mémoire multiples demeure très controversée. Par ailleurs, il apparaît indispensable d’aborder la mémoire dans les liens étroits qu’elle entretient avec les buts et l’identité de la personne.
Les maladies de la mémoire
MARDI 15 MARS, 19H00

  

J'ai la mémoire qui flanche!
Faux souvenirs: est-ce que ça peut m’arriver?
La mémoire humaine a de multiples facettes. En fait, il y a plusieurs mémoires et donc de multiples atteintes possibles, sans pour autant souffrir à coup sûr d'une maladie d'Alzheimer. Cet exposé passera en revue les différentes mémoires et leurs troubles en privilégiant une approche clinique. En partant de la plainte, nous aborderons également quelques avancées des neurosciences modernes.
Est-ce que notre mémoire est fiable? Est-ce que la conviction de se souvenir précisément d’un événement signifie que le souvenir est correct? Et ben: non! La mémoire humaine est dynamique, se reconstitue en permanence. Cette dynamique n’induit tout de même pas une confusion de la réalité telle qu’elle peut survenir chez des personnes cérébro-lésées. Cette conférence couvre ces deux aspects : les faux souvenirs normaux et ceux qui résultent d’une atteinte cérébrale.
Le cerveau qui apprend
MERCREDI 16 MARS, 19h00

  

Le cerveau plastique
De la synapse à la mémoire : comment notre cerveau apprend-il ?
Longtemps conçu comme un organe fixe, les découvertes de ces dernières vingt années ont mis à jour notre capacité a modifier le fonctionnement et la structure du cerveau. Cela ne veut pas dire que l'on peut reconnecter à volonté nos réseaux de neurones! Les bases biologiques qui régissent de tels changements seront mises à jour, révélant a la fois les limites et les possibilités qu'offrent la plasticité cérébrale.
Apprendre à faire de la bicyclette, mémoriser les paroles d'une chanson inconnue : comment notre cerveau est-il capable d'acquérir et de stocker de nouvelles informations ou aptitudes, parfois pour le restant de notre vie ? Nous verrons lors de cette présentation comment notre cerveau est capable de réorganiser ses propres réseaux de neurones à partir des expériences que nous vivons et quels sont les mécanismes synaptiques mis en jeu.
Apprendre en dormant
Non, ce n’est pas un rêve : nous savons aujourd’hui que le sommeil sert à trier, réorganiser, et consolider nos souvenirs récents. Quand nous dormons, les événements que nous avons vécus pendant la journée sont rejoués au niveau neuronal, et également dans nos rêves. Dormir n’est donc pas de tout repos pour notre cerveau ! En transformant notre mémoire et notre vécu émotionnel, le sommeil opère chaque nuit une mise à jour de notre propre identité.
Mémoire: du passé au futur
JEUDI 17 MARS, 19h00

  

La capacité de se projeter dans le futur est une caractéristique fondamentale de l’être humain. Elle nous permet notamment d’imaginer différentes situations futures possibles, d’envisager des moyens d’y faire face et de prédire les conséquences de nos actions. Mais comment procède-t-on pour se projeter dans le futur ? Des recherches récentes montrent que la mémoire y joue un rôle central : les souvenirs d’événements passés sont utilisés pour simuler mentalement des futurs possibles. En d’autres termes, voyager mentalement dans le passé et se projeter dans le futur sont les deux faces d’une même pièce.
Mauvais souvenirs
VENDREDI 18 MARS, 19h00

  

Apprendre pour oublier - le rôle des mécanismes épigénétiques dans le traitement des mémoires traumatiques
L’addiction: le côté obscur de l’apprentissage
Les mémoires traumatiques figurent parmi les mémoires les plus permanentes qui s'avèrent, par conséquence, extrêmement difficile de traiter. Le traitement le plus fructueux est une forme de psychothérapie dans laquelle on apprend à ne plus craindre l’événement traumatique. Comme l’apprentissage soi-même est coordonnée, entre autre, par des mécanismes épigénétiques - des changements chimique de l’ADN - plusieurs études ont récemment démontré que des interventions pharmacologiques liées à l’épigénétique pourraient constituer une nouvelle direction de thérapie pour les mémoires traumatiques. Dans cet exposé, Dr. Johannes Gräff, Professeur de Neuroépigénétique à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, résumera les découvertes dans le domaine de l’épigénétique lié à l’apprentissage et la mémoire avec un focus particulier à un possible traitement “épigénétique” des maladies traumatiques.
La consommation compulsive en dépit des conséquences négatives définit l’addiction, une maladie du cerveau qui coûte cher à notre société. Je vais présenter les arguments en faveur de l'hypothèse que le changement du comportement est le résultat d’une stimulation excessive du système de récompense de notre cerveau. Toutes les drogues ont en commun l'augmentation de la dopamine, une molécule qui peut changer la communication entre les cellules nerveuses en modifiant la transmission synaptique. La compréhension de ce nouveau paradigme nous indique l’enjeu thérapeutique.